motivations : l’expérience des systèmes herbagers

Dans un article de synthèse sur l’initiative d’André Pochon de mettre en place des systèmes herbagers économes, désintensifiés, à faible niveaux d’intrants, Michel Journet fait le constat suivant:

« L’enquête de motivations auprès des éleveurs révéla qu’elles étaient variées, dépassant la qualité de l’eau, et concernant tout d’abord leur propre activité : leur souci principal était de retrouver plus d’initiative dans leur métier, plus d’autonomie et moins de dépendance vis-à-vis des services de l’agro-industrie d’amont. Un autre souci était d’exercer un métier moins contraignant, qui laisse plus de temps libre pour la vie de famille, les activités locales, les loisirs. Vis-à-vis de la société, les objectifs étaient d’abord de ne pas nuire mais aussi, de façon plus positive, d’améliorer le cadre de vie par une restauration de la qualité des paysages typiques de cette région, le bocage avec ses haies, ses fossés et talus, d’autant qu’il présente des qualités fonctionnelles retrouvées pour une agriculture herbagère.

Plus largement, vis-à-vis du monde, du monde agricole d’abord, l’ambition de certains était de ne pas développer une concurrence déloyale : ne pas appauvrir encore plus les paysans des pays pauvres en important à bas prix leurs matières premières servant à produire des produits élaborés concurrentiels et, au-delà du monde agricole, ne pas gaspiller les ressources énergétiques fossiles de la planète et économiser les ressources azotées… ce qui nécessite d’être plus autonome. La formule était : « produire à partir du sol plutôt qu’à partir d’intrants, le plus souvent polluants ». »

Journet M., 2003. « Des systèmes herbagers économes : une alternative aux systèmes intensifs bretons », Fourrages, 173, pp. 63-88 pdf

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